J’ai obtenu mon DE de sage-femme à la Faculté de médecine et de maïeutique de Lyon en 1990.
De 1992 à 2001, j’ai occupé un poste à temps plein dans les différents services de la
maternité de l’Hôpital de la Croix-Rousse, au sein des Hospices civils de Lyon.
J’ai obtenu les Diplômes Universitaires de périnéologie en 1993 et d’échographie obstétricale en 1996.
Je me suis formé à l’Eutonie entre 2002 et 2005.
Au cours de toutes ces années d’expérience, je n’ai jamais cessé de remettre en question mes acquis, d’élaborer de nouvelles réponses, au contact de professionnels de différentes disciplines, au
contact des mères, des pères et des bébés.
J’ai la chance d’exercer ce beau métier en tant que praticien libéral depuis 2002. Au cours de toutes ces années d’exercice, j’ai accompagné plus de 500 naissances. Avec le souci
constant d’approfondir ma compréhension des mécanismes physiologiques de la mise au monde.
J’ai très vite acquis la conviction que mon rôle n’était pas d’accoucher mes patientes, mais de leur permettre d’exprimer harmonieusement leur instinct corporel maternel. L’accouchement ne
procède pas d’une logique de « bourrage » et de « traction » comme on se le représente trop souvent, mais s’inscrit dans un processus naturel de « moulage, de « démoulage » et de
« propulsion ».
Faciliter l’expression naturelle des mécanismes de la grossesse et de l’accouchement favorise le vécu de ces deux expériences créatrices et influence très favorablement les processus cliniques
mis en œuvre. Et ce, non seulement au cours de la gestation et de la parturition, mais encore au moment de la rencontre avec l’enfant. En d’autres termes, le vécu du scénario est aussi important
que le déroulé objectif du scénario.
C’est pourquoi je me suis vite défini comme « passeur », « facilitateur », plutôt que comme « accoucheur ». Le terme de maïeuticien me semble en parfaite résonance avec la façon dont
je conçois et pratique mon métier aujourd’hui.
Le terme de maïeuticien est un néologisme, proposé par l’académie française en 1982, pour désigner les hommes postulant pour la première fois au concours des écoles de sages-femmes.
En effet, il a fallu attendre décembre 1981 pour que des hommes aient accès à ce concours en France, en conformité avec une loi européenne, sur la non discrimination de sexe dans l’exercice d’une profession !
Ce terme de maïeuticien ne fît pas l’unanimité à l’époque mais ne sort pas de nulle part. Il prend d’ailleurs tout son sens si l’on s’intéresse à son étymologie. L’origine de la maïeutique remonte à la Grèce antique où les sages-femmes se nommaient « maïeutica », du nom de Maïa, déesse de la fécondité.
La mère de Socrate, philosophe grec, était une « maïeutica » fort appréciée par ses contemporains. C’est donc en l’honneur de la mère de Socrate que Platon, jeune disciple de Socrate, nomma dans ses écrits l’enseignement de son maître la « maïeutique ». Cette philosophie mise en forme et enseignée par Socrate était de tradition orale. Plutôt que de répondre directement aux questions de ses disciples, Socrate les accompagnait dans un cheminement intérieur pour qu’ils puissent trouver eux-mêmes leurs réponses.
La réponse est contenue dans la question et la maïeutique est la dialectique qui permet de trouver le chemin qui, de la question, mène à la réponse. Ce qui rend, finalement, le temps de la
question plus important que la réponse. La maïeutique socratique est devenue l’art d’accoucher de l’esprit ou l’art de l’accompagnement.
Voilà, nous avons dans les racines du néologisme « maïeuticien » tous les ingrédients qui m’ont fait aimer et choisir ce beau métier de sage-femme. Toute ma pratique tend à développer un
savoir-faire et cultiver un savoir-être au service des couples. Je les aide à faire du lien entre leur volonté de créer une famille et leur capacité à atteindre ce noble objectif.
Mon rôle n’est pas de vous accoucher mais bien de vous aider à trouver en vous toutes les ressources nécessaires à la mise au monde de votre bébé. Toutes les compétences sont déjà là, disponibles
en vous, dans votre corps, dans le registre des compétences instinctives et pas encore cognitives. Ils suffit de trouver ce chemin intérieur qui vous permettra de mettre en œuvre l’action juste,
l’acte créatif personnel.
Aujourd’hui je résume les enjeux de ce chemin intérieur par : « être ici, maintenant et dans l’ouverture. »